Description
L’Europe se trouve aujourd’hui en position d’accusée, souvent par les Européens eux-mêmes, du fait de sa prétention à l’universalité, de sa supériorité proclamée et de son arrogance intellectuelle. Qu’elle n’ait pas toujours été fidèle à ses principes, lors de la colonisation des autres peuples, ne met pourtant pas en cause sa légitimité. La critique de l’Europe n’est en effet possible qu’à l’aide des normes juridiques et des principes éthiques qu’elle a diffusés auprès de tous les peuples pour connaître le monde plutôt que pour le juger.
Levinas n’avait donc pas tort de louer «la générosité même de la pensée occidentale qui, apercevant l’homme abstrait dans les hommes, a proclamé la valeur absolue de la personne et a englobé dans le respect qu’elle lui porte jusqu’aux cultures où ces personnes se tiennent et où elles s’expriment.» Il faut en prendre son parti : il n’y a pas plus d’égalité des cultures que de relativisme des valeurs. On ne saurait faire le procès de l’universel sans faire appel à la culture qui a donné cet universel en partage aux autres cultures.
Reviews
Mattéi's book had to be written, as some objects of its critique need critique badly... this book had to be written; for multiculturalism, if understood the way Mattéi defines it, as it is often understood indeed, is untenable; the achievements of the Western civilizations do deserve a defense, and also philosophers are challenged to analyze the reasons and causes of the Western uniqueness. Mattéi has resumed what Max Weber has started. We can expect that other philosophers will follow.
"Recensions et Comptes Rendus"
- Ulrich Steinvorth
Science et Esprit, 65/3 (2013)